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Lis & Rature
26 septembre 2020

Catherine Paysan et la Sarthe

Conférence Voix au Chapitre pour le roman autobiographique « L’enterrement d’un juif hongrois » (2017)

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Dans le cadre de l’Abbaye Royale de l’Epau, l'écrivain présentait le résultat de quatre années de travail dans sa maison d’école natale d’Aulaines. Devant une assemblée de 900 personnes, l’auteure est revenue avec le public sur les moments forts de sa vie avec son conjoint. Une union hors normes qui a su triompher des affrontements identitaires, des différences culturelles et des grands traumatismes de l'histoire du XXe siècle. Ils se sont rencontrés en 1967, puis une correspondance de plusieurs mois s'est instaurée. Il était d'origine juif hongrois ; lorsqu'elle évoque "les étrangers", Catherine Paysan appuie sur le fait que "nous les supportons avec un masque" ce qui correspond à leurs demander de "renoncer à leurs origines."
Elle ajoutera qu'elle a peu voyager mais qu'elle a toujours été "à l'écoute de la différence des personnes."
Elle se définie comme un arbre enraciné au carrefour des quatre vents de l'esprit, ayant pour vocation de preter une oreille respectueuse et accueillante aux oiseaux migrateurs venus s'abriter dans ses feuillages : "Se nourrir de sa propre sève."
Au terme de la conférence, Stéphane Courgeon, animateur de la soirée, a rappelé et salué la grande contribution de Catherine Paysan à la littérature, déclenchant une longue standing ovation rarement vue à l’Epau.

Catherine Paysan, grande femme de lettres (vidéoconférence)

L'écrivaine sarthoise Catherine Paysan est décédée dans la nuit de 21 au 22 avril, à l'âge de 93 ans. Ancienne enseignante, chevalier de la légion d'honneur, son nom était fortement associé à la commune de Bonnétable, où une association avait recréé l'école où elle était née.

https://www.sarthe.fr

"ancrer les personnages dans le quotidien"

"mon style est ma respiration, c'est mon souffle... j'entends ce que j'écris... je crois à l'oralité de la forme écrite"

Annie Roulette* - décédée au printemps 2020 - est née en 1926 à Aulaines en Sarthe. Professeure de lettres, elle est lauréate du prix des Libraires, du Goncourt de la nouvelle, officier de la Légion d'honneur, des Arts et des Lettres, et chevalier de l'ordre national du Mérite.

En 1948, elle revient en France, vit à Paris pour y travailler en tant qu'enseignante à La Courneuve. Au cours de son expérience d'enseignante, elle va être confrontée à la jalousie féminine, ragots et médisances autant de la part de ses supérieures que de ses collègues (cf. la pièce de théâtre Attila Dounaï).
*dans son roman autobiographique Le Passage du SS, elle explique le choix de son pseudonyme voulant s'affirmer contre certains professeurs de l'Internat du Mans qui lui reprochaient ses origines paysannes. Double raison : d'une part, sa volonté de rappeler effectivement que les Français sont à 80% issus de souche paysanne, et, d'autre part, sans renier la religion catholique mais en soulignant au contraire qu'il n'y a pas pour elle de contradiction, celle de marquer son attachement à un certain paganisme ou culte de la nature, par une croyance selon laquelle Dieu se dissimule dans les objets ou les animaux.
[Catherine Paysan]

Entretien avec Catherine PAYSAN à propos de son livre "La Route vers la fiancée" (aux éditions Albin Michel).Elle parle du métier d'écrivain, de l'histoire de son livre et des personnages, compare le VIème et le XXème siècle et parle de son travail.

https://www.ina.fr
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APOSTROPHES : ARCHIVE de 1978
Catherine Paysan venait de publier Le clown de la rue Montorgueil et était la seule femme invitée ce soir-là sur le plateau, en compagnie notamment du romancier et journaliste François Cavanna et Charles Bukowski qui, éméché par l’abus de vin blanc et les genoux de Catherine Paysan, tenait absolument à tâter la rondeur de ceux-ci avec les paumes de ses mains baladeuses.
"Ne pas confondre l'égalité et l'identité"

« Ça s’inclut chez moi dans une préoccupation constante qui est de traiter du choc des cultures, de l’arrivée de marginaux qui réclament leur implantation tout en revendiquant leur identité. Je suis persuadée que nous sommes bâtis comme des terrains, que nous sommes la conséquence de sédiments accumulés. Nous sommes tous métissés, par force ou par volonté ! »
« On ne fait rien sans langage. Ou on réussit, par l’écriture, à donner du relief à ce qui pourrait ne pas en avoir, ou on n’y parvient pas. Je voulais donner une couleur à tout cela. Il faut que je sois en accord avec ma propre musique. Mais ce lyrisme-là n’est pas très parisien… »

L'épouse du clown, poème

Maison d'école natale de l'écrivain Catherine Paysan

https://catherinepaysan.jimdofree.com
La Route vers la fiancée :

Vie siècle. Les Francs lancés vers l'Ouest atteignent les marches de Bretagne. Un peuple va naître, entre légendes druidiques et christianisation à ses balbutiements... c'est cette histoire qui nous est contée ici à travers le destin des obscurs. Cette fresque d'un siècle obscur, riche et puissante, résonne de thèmes étonnements modernes : le heurt des cultures et des identités, l'intégration, l'étranger, le rêve de liberté. Légende d'un des siècles les plus méconnus de notre histoire, à la fois conquête de l'Ouest par les hordes franques et naissance d'un peuple tout juste christianisé, vibrant de croyances druidiques, épopée des plus obscurs et des plus démunis. Barbares comme Heinrich la Jambe Morte, venu d'outre-Rhin avec le guerrier franc Raschomer, moines celtes et paysans, c'est leur vie au quotidien qui nous est contée avec une précision et une richesse, un souffle lyrique et un style tantôt rude, coloré ou chatoyant, qui rendent la texture même, la vie et la beauté d'une civilisation accouchant dans le tumulte et la fureur.

Nous autres les Sanchez (1961) :

"Devant ce rictus, sans doute souffrit-elle, une fois de plus, cruellement, car elle s'arrêta net de marcher et, nous serrant les poignets à les briser, nous ramenant contre elle, les veines de son cou tendues sous l'épiderme comme des cordes, elle interpella d'une voix sourde, mais assez terrible, l'employée :
"Vous n'avez jamais vu de petits métis, eh bien regardez-les, ils ont du sang indien, espagnol, noir et normand. Ils ont deux yeux, une bouche, dix doigts et même un derrière, Madame. Ils sont vivants, ce sont mes enfants, ils sont intelligents, bien élevés, ils n'ôtent le pain de la bouche de personne; ils ont même, par-dessus le marché, le droit d'être différents de vous, comme vous avez le droit d'être différente d'eux."

Amaryllis Monceau, institutrice normande, a épousé Pépito Sanchez, Mexicain, homme de couleur et peintre. Ils vivent à la campagne dans l'Ouest de la France, avec les trois enfants métis qui leur sont nés. Histoire d'un bonheur à la fois chaud et doux. D'un amour triomphant, passionné, de couple marginal qui réussit, au fil des jours, à force de sincérité dans les sentiments, de sens de liberté vraie, celle qui s'impose presque sans agressivité ni scandale, à faire accepter aux autres sa vérité, son anti-conformisme chaleureux et paisible.

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